J'ai deux amours, Palais de la Porte Dorée

Publié le par la guide du rout'art

J-ai-deux-amours.jpg De nos jours, la question de l’immigration reste un sujet sensible et loin d’être résolu. Pourtant qui d’entre nous n’as pas un ami, un collègue issu de l’immigration, ou est lui-même issu de l’immigration. Qui peut se dire Français pure souche, cela devient rare. Et tant mieux car l’une des plus grandes richesses de notre pays est sa diversité.

Lors de son ouverture, la cité de l’immigration avait créé la polémique, inaugurée dans une période de tensions politiques fortes au sujet de l'immigration, et s’est vue reprochée une dimension trop politisée, voire manipulée. Ici, nous sommes loin des questions politiques, nous parlons de sensibilités. Sensibilités d’artistes contemporains exprimant leur vécu entre plusieurs pays, en transit, en voyage, en questionnement sur leur identité.

Le début de l’exposition donne une ambiance très particulière par le mélange de trois œuvres. Au centre de la pièce, une barque remplie de ballots de tissu est entourée de bouteilles vides symbolisant l’eau, elle semble flotter au milieu de rien. Cette œuvre Road to exile, de Barthélémy Toguo nous parle du périple du migrant, de l’exil mais aussi de l’espoir qui pousse à ce trajet périlleux. A cette vision s’ajoute en fond sonore le bruit de la mer dans une vidéo de Taysir Batnijl et des musiques traditionnelles d’Algérie d’une autre vidéo de Bruno Boudjelal. Les trois œuvres semblent entrer en écho d’une manière presque logique et nous entraine dans la sensation du périple.

Cette pièce correspond au premier thème du parcours : Départ – voyages – circulations. Les différentes œuvres nous montrent l’importance du voyage, du changement de situation, de l’espoir du migrant, mais aussi de retour aux racines, de regard sur son pays d’origine. Etre un migrant ce n’est pas simplement un statut, c’est un vécu et une histoire, et le trajet prend une importance capitale.

La suite de l’exposition continue sur ces thèmes : Entre rêve et nécessité, Frontières: passages et contrôles,  Vivre ensemble et Réinventer son univers. Toutes les œuvres sont accompagnées d’un cartel très précis expliquant qui est l’artiste et quelle est sa démarche. Ici, voilà un moyen de renouer avec l’art contemporain parfois un peu complexe à appréhender. Chaque œuvre nous raconte quelque chose et parle à notre sensibilité par le biais de techniques variées : photo, installation, vidéo, peinture…

Ainsi, nous avons deux bonnes raisons d’aller voir J’ai deux amours, un sujet qui nous touche tous ou qui devrait nous toucher et une réelle approche pédagogique de l’art contemporain. Le billet d’entrée comprend aussi les collections permanentes de la Cité donc n’hésitez pas, prenez une après-midi pour tout visiter.


Exposition « J’ai deux amours »
du 16 novembre 2011 au 24 juin 2012
Plein tarif : 5 € - Tarif réduit : 3,5 €
Gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous le 1er dimanche de chaque mois.
 
Cité nationale de l’histoire de l’immigration
Palais de la porte Dorée
293, avenue Daumesnil
75012 PARIS
www.histoire-immigration.fr

 

 

Publié dans Expositions

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