Le Sarcophage des époux

Publié le par la guide du rout'art

72_2.jpg Voilà un premier article sur une oeuvre. Ici, je vais être plus précise notamment dans les caractéristiques de l'oeuvre. Et je donnerais une orientation bibiographique pour les lecteurs qui souhaitent approfondir le sujet. 

Le sarcophage des époux, dit Cerveteri est conservé au musée du Louvre dans la section des antiquités étrusques, sous le numéro d'inventaire Cp 5191. Il est daté d'environ 520-510 avant notre ère, sous le règne du roi étrusque Tarquin le Superbe à Rome. 

Découvert par le marquis de Campana en 1845 à Cerveteri (Caere de son nom romain), quelques kilomètres au-dessus de Rome, dans la nécropole de Banditaccia. Ses grandes dimensions (H : 1,11m ; l : 0,69m ; L : 1,94m) ont longtemps fait croire qu'il s'agissait d'un sarcophage. Mais il est plus probable que ce soit en réalité une urne cinéraire, destiné à recevoir les cendres du défunt, la coutume dominante chez les étrusques étant alors la crémation. 

Considéré comme l'un des exemples les plus anciens de sarcophage en terre cuite, il possède un frère presque jumeau conservé à la villa Giulia à Rome, provenant de la même nécropole. Un couple est représenté allongé sur un lit de banquet, dit un kliné. La femme porte un tubulus, ce bonnet conique au bord replié, et d'élégantes chaussures à la pointe recourbée. Les coussins très particuliers du lit sont en réalité des outres à vin, la boisson de prédilection lors des banquets. 

L'image du banquet présente ici plusieurs significations : le banquet funéraire, faisant partie du rituel, mais aussi la représentation du couple dans une activité quotidienne, liée à son rang d'élite de son vivant et dans sa vie dans l'au-delà. Ici, la femme participe au banquet, c'est une particularité étrusque. En effet, chez les romains ou les grecs, les femmes ne participent pas au banquet, ou alors elles sont des courtisanes. 

Ainsi, l'épouse possède un statut social plus important, un rôle dans le noyau familial. Cependant, le geste de son mari qui entoure ses épaules de son bras droit, au delà de la dimension affectueuse et protectrice, est une manière de signifier qu'elle renonce au pouvoir au sein du foyer. 

Mais le plus frappant ici est l'expression des visages de ses deux personnages. Leurs sourires énigmatiques se veulent sans doute rassurant non sans une pointe d'humour, avec un regard amusé. De plus les mains sont travaillées avec beaucoup de détail et de minutie et apportent du vivant à ses personnages. 

Le tout est très stylisé et rappelle la Grèce ionique, par les traits des visages plus dessinés que sculptés et les poitrines élargies. Ici la ressemblance n'intéresse pas l'artiste, il s'agit d'une représentation et non d'un portrait. 

Enfin, les traces encore très présentes de peinture nous laisse imaginer les couleurs du sarcophage en terre cuite, nous rappelle qu'à cette époque, toutes les sculptures, grecques ou romaines, en terre cuite ou en marbre étaient colorées. Nous rappelant que notre imaginaire du monde antique est quelque peu erroné, et sue l'étude de cette polychromie ne doit pas être laissé de côté. Par exemple, les drapés de ce sarcophage sont parfois peints et par endroit sculptés en forme de tubes. La peinture et la sculpture se complètent alors dans une même oeuvre. Sarcophage-des-epoux.jpg

 

Bibliographie : Marie-Françoise Briguet, Le sarcophage des époux Cerveteri du musée du Louvre, 1989. 

Publié dans Oeuvres

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